Extrait livre "Itinéraire Mouvementé"…
- Valérie GALENO-DELOGU, fondatrice EMVC

- 16 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 oct.
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"Itinéraire Mouvementé" - Ecoute du Mouvement, la Voix du Corps : une approche incarnée de la Danse-Thérapie"
"Itinéraire Mouvementé" n’est pas un simple livre, mais une traversée. Valérie GALENO-DELOGU y ouvre un espace sensible où le corps devient sujet vivant, porteur de mémoire et de langage. Plus qu’une méthode, c’est une cartographie intime de la Danse ART Thérapie EMVC®, fruit d’une recherche intérieure et d’une pratique éthique : accompagner le corps à se dire, non dans le spectaculaire mais dans le subtil, l’accueil et la lenteur. Ce manifeste déjoue la "spiritualité performative" pour rappeler que la transformation naît de la présence, du silence et du souffle. Ici, pas de protocoles figés, mais des chemins, des ouvertures, une poésie incarnée qui invite chacun à réconcilier âme et chair, à reconnaître dans chaque mouvement une prière avec le vivant. Un livre pour ceux qui pressentent que l’écoute du corps est déjà guérison, et que dans sa voix se révèle notre propre voix."
Page 489 :
Je ne peux clore ces lignes sans parler de l’urgence vitale de cultiver l’empathie, cette flamme subtile qui dépasse le simple ressenti et constitue l’essence même de notre humanité. Sans elle, nous restons fermés au monde, incapables de toucher l’âme de l’autre, comme des voyageurs égarés dans un désert où l’écho d’autrui ne nous parvient plus. Marcher avec empathie, c’est fouler la terre avec conscience et bienveillance, sentir sous ses pas l’humus fragile de la vie et honorer chaque souffle qui nous entoure. Hannah ARENDT[1], dont la clairvoyance éclaire notre regard sur le monde, nous avertit des périls qui guettent une société qui oublie cette capacité : « La mort de l'empathie humaine est l'un des premiers signes et le plus révélateur d'une culture sur le point de sombrer dans la barbarie. Contre l'imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de l'avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses. » Ces mots vibrent comme un appel : l’empathie n’est pas seulement un bouclier contre la déshumanisation, elle est une force, un souffle qui tisse des liens vrais et durables, une lumière dans la nuit de l’indifférence. Mais comment s’avancer vers l’autre sans s’effacer, sans perdre ses contours dans la mer des émotions d’autrui ? La clé, je le crois, réside dans l’amour de soi, non celui de l’ego ou de la complaisance, mais un amour lucide, tendre et fragile, capable d’accueillir nos ombres et nos failles. Cet amour devient le socle qui permet de se tendre vers l’autre sans crainte, de donner sans se dissoudre, de rencontrer sans se perdre. Aimer l’autre, c’est commencer par aimer ce que l’on est, dans notre humanité entière, dans nos tremblements et notre lumière. Ainsi, l’empathie devient une danse subtile entre soi et le monde, un souffle où donner et recevoir s’entrelacent, où l’on s’offre tout en restant entier. C’est ce souffle qui nous permet de traverser chaque journée « en corps », pleinement présents, attentifs, vibrants, pour nous-mêmes et pour ceux que nous croisons, laissant derrière nous une trace, aussi discrète soit-elle, de cette humanité partagée.
[1] Philosophe et théoricienne politique, lucide sur les mécanismes de la condition humaine et les dangers de la perte d’empathie dans les sociétés.










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