Descendre dans sa caverne pour retrouver la lumière ...
- Valérie GALENO-DELOGU, fondatrice EMVC
- il y a 5 jours
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Dernière mise à jour : il y a 1 jour
"La caverne de Platon devient, en thérapie, notre psyché : les ombres sont nos projections, le feu nos pulsions et la sortie la rencontre avec nous-mêmes." Valérie GALENO-DELOGU
Aujourd’hui, la thérapie se dresse au cœur de nos existences comme une nécessité vitale. Le monde bruisse de sollicitations, d’exigences et de pressions qui nous épuisent. Alors, beaucoup aspirent simplement à « aller bien ». Pas à s’élever, pas à bouleverser leur vie, mais à trouver ce fragile équilibre où l’on peut respirer sans douleur. Ce désir est légitime. Mais s’arrêter à ce « juste bien » revient souvent à colmater les fissures de la façade sans regarder la charpente intérieure.
Car sous la surface polie des jours, il y a la caverne. La nôtre. Une caverne peuplée de peurs, de souvenirs, d’ombres que nous croyons avoir laissées derrière nous, mais qui continuent d’agir dans nos gestes et nos choix. Nous la redoutons comme on craint la nuit, persuadés qu’y entrer serait s’y perdre. Nous oublions qu’y entrer, c’est aussi s’y retrouver. Platon nous a légué la métaphore fondatrice : tant que nous demeurons tournés vers le mur, hypnotisés par les ombres, nous restons prisonniers d’un théâtre illusoire. La thérapie nous convie à un geste simple et bouleversant : se retourner. Oser affronter le feu qui projette nos images, puis marcher encore, jusqu’à franchir l’ouverture et rencontrer la lumière du dehors.
Ce chemin n’est pas confortable. Il bouscule nos certitudes, heurte nos défenses, déloge nos illusions. Mais c’est précisément en affrontant la caverne intérieure que nous pouvons cesser d’être esclaves de ses ombres. Chaque pas dans l’obscurité nous rapproche d’une liberté nouvelle, plus solide que le simple apaisement.
Car aller « mieux », ce n’est pas se protéger de ses profondeurs, mais les traverser. C’est descendre au cœur de soi pour y cueillir la vérité nue, parfois rugueuse, parfois tendre. C’est y rencontrer l’enfant blessé, l’ombre orgueilleuse, le désir inassouvi, le cri enfoui. Et comprendre qu’ils ne sont pas des ennemis à abattre, mais des fragments de notre être qui attendent d’être reconnus et intégrés.
Alors la thérapie devient une initiation : une descente dans la caverne pour en rapporter la lumière. Un chemin de courage, qui transforme la peur en force, la douleur en compréhension, et l’ombre en espace d’accueil.
« Aller bien » n’est plus un refuge fragile, mais une habitation intérieure solide, où l’on peut respirer pleinement et marcher dans le monde avec une liberté retrouvée.

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